Das Feld der Geschichte

Das 15. Historikertreffen in Blois stellt eine Besonderheit französischer Geschichtskultur dar, die in Deutschland weitgehend unbekannt ist. Die Teilnahme am Integrierten Studiengang Geschichte der Universitäten Bochum und Tours ermöglicht uns, eine doppelte Perspektive einzunehmen: Erstens kommentieren wir die Beiträge im Rahmen der UE découverte. Zweitens erhalten wir einen neuen Zugang zur französischen Historiographie, um diese mit der deutschen Geschichtswissenschaft zu vergleichen.

lundi 3 décembre 2012

L’image des paysans dans les médias aujourd’hui



Débat proposé par le journal La Croix le 20 Octobre 2012 

Emmanuel Laurentin: Animateur de la Fabrique de l’Histoire, sur France Culture
Etienne Gangneron: Président de la commission agriculture biologique de la FNSEA
Bertrand Hervieu: Agronome français
Severin Husson: Journaliste du journal La Croix


Emmanuel Laurentin:
Grande différence entre l’image des paysans et la réalité.
Evolutions technologiques créent un fossé entre les petits et les grands.
Qui fabrique cette image ?
Les institutions, les groupes sociaux, les chercheurs...
Les médias du monde rural, l’action catholique, le parti communiste, ministère de l’agriculture, les agriculteurs eux-mêmes (R. Lacomte, J. Bové...)
Par exemple l’image produite par le gouvernement Vichy autour de la terre.
Il faut réfléchir à ces images.

Etienne Gangneron:
A partir de cette complexité d’images, les agriculteurs se retrouvent mal dans l’image des médias. Pourtant l’histoire est riche de l’agriculture française. Les médias n’ont pas la capacité de rentrer dans la diversité des exploitations, car il n’y en a pas une qui fonctionne de la même manière. La vache folle en 1996 a été un coup dur pour les agriculteurs.
L’image des agriculteurs en France est bonne, mais qu’en pensent-ils ? L’ensemble du retour média n’est pas le même, il porte un regard plus cruel pour permettre la vente des journaux.
Il y a une disparition progressive de l’élevage en France car il y a plus de contraintes que pour la culture, ce qui est terrible pour la biodiversité et les médias participent à dégouter les éleveurs de leur métier.

Bertrand Hervieu:
Le poids du passé est lourd, l’image renvoie à la modernisation, une image de l’agriculteur moderne qui s’est figée, c’est le projet politique de la Vème république.
Le XXIème est une réalité paradoxale, les paysans sont une minorité (2% de la population), c’est un groupe éclaté. Les exploitations familiales s'effondrent, donc les grands groupes rachètent.
Face à cette situation, les organisations professionnelles ont du mal à rendre compte de l’image, il est difficile de construire une image.

Etienne Gangneron:
Il faut trouver un deal, ils faut que les propriétaires fonciers louent aux agriculteurs. Il y a une disparition de la main d’oeuvre familiale, hors on a besoin de main d’oeuvre salariée, qui dit salarié dit code du travail, ce qui nous rapproche de la notion d’entreprise.

Severin Husson:
Les agriculteurs ont une bonne image, selon le dernier sondage montre que 74% des Français leur font confiance, mais les agriculteurs ont toujours le sentiment d’être mal aimés et incompris par le monde urbain. Ils trouvent que les médias sont cruels.Le décalage entre papier et réalité s’explique par:
-Hétérogénéité du monde agricole, avec des méthodes de travail différents, donc il n’y a pas de profil type.
-Il y a beaucoup d’informations d’ordre économique et peu d’éléments sur le mode de vie, donc c’est difficile à comprendre.
-C’est un sujet dur à aborder, car c’est très technique et éloigné des urbains. De plus il y a des sujets de polémiques (OGM, l’environnement...), donc les agriculteurs ne se retrouvent pas dans les articles.
-Les organisations syndicales sont bien organisées, donc le message porté ne montre pas la diversité chez les exploitants agricoles.

Emmanuel Laurentin:
Il y a une projection catastrophique à la télé, avec par exemple «L’amour est dans le pré», il y a une complexité à montrer le monde agricole, le nombre de suicidés reste encore un sujet tabou, on parle de France Telecom, mais pas des agriculteurs. C’est une crise muette, qui devrait être dite.

Bertrand Hervieu:
Il y a beaucoup de professions étiquetées qui passent à la télé et le monde agricole n’y échappe pas. Il n’y a pas beaucoup de professions qui aiment la façon dont elles sont représentées, comme les enseignants ou les prêtres, etc... Tout est partiellement typé et caricaturé. En France, il y a le plus fort taux de pessimisme en Europe,du à la peur que les enfants n’atteignent pas le même statut que les parents ont. On dénombrerait entre 350 et 400 suicides par an chez les paysans.


Anis Marine, Borbeau Cyril 

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