Das Feld der Geschichte

Das 15. Historikertreffen in Blois stellt eine Besonderheit französischer Geschichtskultur dar, die in Deutschland weitgehend unbekannt ist. Die Teilnahme am Integrierten Studiengang Geschichte der Universitäten Bochum und Tours ermöglicht uns, eine doppelte Perspektive einzunehmen: Erstens kommentieren wir die Beiträge im Rahmen der UE découverte. Zweitens erhalten wir einen neuen Zugang zur französischen Historiographie, um diese mit der deutschen Geschichtswissenschaft zu vergleichen.

dimanche 23 décembre 2012

Comment l'idéologie vient aux programmes d'Histoire

Ce débat était animé par Michel Lefebvre, journaliste au Monde, et a eu lieu en présence d'Antoine Prost, professeur émérite Paris I Panthéon-Sorbonne (en remplacement de Vincent Peillon, minstre de l'Éducation Nationale), Nicolas Offenstadt, professeur d'histoire à Paris I Panthéon-Sorbonne, et Emmanuel Laurentin, producteur et animateur de La Fabrique de l'Histoire sur France Culture. Il revenait sur les nombreuses polémiques qu ont lieu ces 30 dernières années sur les programmes scolaires d'histoire.

Antoine Prost affirme qu'il n'est pas évident d'enseigner l'Histoire. En effet, le temps pédagogique est trop court pour la masse de connaissances en présence. Il faut également avoir de bonnes raisons pour l'enseigner. La société et les citoyens doivent être former par l'histoire. La place de l'histoire contemporaine est donc importante. Pas nécessairement pour Nicolas Offenstadt car il existe des sociétés humaines sans histoire. Un autre problème se pose alors : l'histoire, pour former quel citoyen ? Cette question soulève le fait que la réponse ne peut être qu'idéologique. Il faut accepter ce constat. Au XIXe siècle, la science servait la nation donc la science est idéologique. Pour Nicolas Offenstadt, ce n'est pas grave car nous sommes nés dans cette ambiguité. Emmanuel Laurentin se demande alors pourquoi la question de l’idéologie est une idée récurrente qui revient dans le débat public et qu'il serait important d'y réfléchir.

L'historien Marc Bloch trouvait que les programmes scolaires étaient trop institutionnels et que l'ouverture sur le monde avec l'apprentissage d'autres civilisations était nécessaire. Cela souleva évidemment de nombreuses critiques. Antoine Prost y voit deux problèmes. Le premier concerne les choix idéologiques. Que doit connaître un citoyen ? Le deuxième problème est d'orde pédagogique. En effet, dans ce domaine les compétences sont difficiles à évaluer quand le savoir demandé n'est pas clairement défini et quand les professeurs ne maitrises pas un sujet. C'est pour cela que Nicolas Offenstadt pense que le programme d'histoire doit être construit par des professionnels. Le programme présente des enjeux historiographiques et doit répondre à des questions sociales. On se sert des programmes d'histoire comme d'une formation identitaire, or l'Histoire n'est pas l'Identité.

Aujourd'hui il y a une incompréhension du public sur l'évolution de l'histoire. De nombreuses personnes déplorent que l'Histoire enseignée ne laisse plus de place à une histoire figée dans le temps qui permettrait aux élèves de se repérer. Pour Emmanuel Laurentin, l'Histoire fixe n'est pas mauvaise. Nicolas Offenstadt rétorque alors qu'il faut résister à cela : les repères historiques ne sont pas fixes. Des critiques récurrentes clament que l'enseignement actuel baisserai le niveau des élèves, et que cela est notamment due à l'abandon de l'apprentissage de la chronologie. Antoine Prost rappelle que les savoirs historiques sont toujours troués et donc qu'il est difficile d'enseigner seulement une chronologie. Pour lui, il ne faut pas bouger les programmes tout le temps, qu'il faut laisser le temps à la routine de s'installer pour les réviser ensuite. Emmanuel Laurentin propose de faire une enquête sur la façon d'enseigner. Au lieu de seulement critiquer les programmes, on aurait une meilleure vision de ce que l'on enseigne réellement. Le niveau ne baisse pas forcément, il ne fait que se déplacer. La démocratisation des savoirs et le développement de nouveaux domaines pose une question : que enseigner ?

On critique les manuels scolaires car l'histoire de France est diluée dans l'histoire mondialiste. Pour Antoine Prost, cela est dû à la réputation de gauche qu'à l'Éducation Nationale. On critique les programmes car il sont trop raffinés et trop divers. Mais à quoi sert alors une histoire simpliste ? Nicolas Offenstadt pense que l'histoire est retournée à son but identitaire archaïque, où l'histoire doit être rassurante et nostalgique. Quant à Emmanuel Laurentin, il déplore que l'histoire ne se raconte plus, qu'il faut peut être un retour du merveilleux. « Faux » répond Nicolas Offenstadt, les professeurs racontent les récits. Antoine Prost conclue finalement que les universitaires sont des hommes passionnés et positionnés idéologiquement. Plutôt que de débattre de la place (inévitable) de l'idéologie dans les programmes d'histoire, il faut se demander que enseigner et comment le faire.

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