Das Feld der Geschichte

Das 15. Historikertreffen in Blois stellt eine Besonderheit französischer Geschichtskultur dar, die in Deutschland weitgehend unbekannt ist. Die Teilnahme am Integrierten Studiengang Geschichte der Universitäten Bochum und Tours ermöglicht uns, eine doppelte Perspektive einzunehmen: Erstens kommentieren wir die Beiträge im Rahmen der UE découverte. Zweitens erhalten wir einen neuen Zugang zur französischen Historiographie, um diese mit der deutschen Geschichtswissenschaft zu vergleichen.

lundi 29 octobre 2012

Les campagnes ont-elles connu une renaissance ?



  A ce débat intervenaient  M. Pascal BRIOIST, professeur d’histoire moderne à l’université de Tours, M. Samuel LETURQ, professeur d’histoire médiévale à l’université de Tours, Mme. Marie-Claude MARANDET, professeur à l’université de Perpignan, et Mme. Catherine VERNA, professeur à l’université Paris XIII. Etaient absentes Mme. Marie-Thérèse LORCIN  et Mme. Hélène VERIN.

Le thème fut abordé pour les XVe et XVIe siècles.
  
  Dans un premier temps M. BRIOIST a évoqué la question du repeuplement et de la reprise démographique sous Charles VII. Ce phénomène varie selon les régions. Il y’a d’une part des zones précoces (ex : le Lyonnais) et d’autre part des zone tardives (ex : la Bretagne, la Champagne).Vers 1560, on rattrape le niveau de XIVème siècle avec 20 millions d’habitants. Les facteurs de la hausse sont d’abord, la hausse de la fécondité féminine (liée à l’âge du mariage qui est plus précoce) au XVe siècle et le non contrôle des naissances, puis le recul de la mortalité dû à un meilleur climat et  une meilleure alimentation. Il s’agit d’une période de reconquête des terroirs avec la remise en valeur des friches. Les paysages changent ainsi que les cultures (ex : la Normandie céréalière s’oriente vers l’élevage et une mise en bocage des territoires). Il y a un aménagement des territoires avec l’aménagement de routes terrestres ou fluviales comme en Bretagne. Est également remarquée une intensification des échanges lors de cette période.  Au niveau de la technologie dans la céréaliculture, on voit l’apparition de nouvelles plantes, l’introduction du maïs venant de l’Amérique à la fin du XVIe siècle, l’essor de la vigne, des plantes industrielles liées au textile (châtaigniers, oliviers).
 Par la suite M. BRIOIST aborde un certain nombre de question et illustre ses propos à l’aide un PowerPoint :
Est-ce que cette renaissance s’est accompagnée de phénomènes sociologiques ? Ou un capitaliste agraire ?
Les paysans assistent à un contrôle plus strict venant des propriétaires et des seigneurs. Il y’a une montée de la spéculation car l’agriculture peut se tourner vers les marchés. Les crises ne sont pas totalement résorbées et il y’a une tendance longue à l’inflation des prix.
Une renaissance culturelle dans les campagnes ?
Au XVIe siècle, on assiste à une intrusion massive de l’écrit dans les campagnes à l’aide des colporteurs.  Il y’a également une circulation de la culture populaire (ex : danse), des techniques (ex : moulin à vent). Certains savoirs et techniques viennent même des campagnes.

  Ensuite Mme. MARANDET a présenté une étude de cas à propos du Lauragais dans le sud-est de la France. C’est une région jugée riche au XIVe siècle grâce à la production de céréales et de pastel. Elle se pose de nombreuses questions sur le cas comme l’existence d’une crise permanente, ou encore si la région est ruinée à la fin du XIVe siècle. Pour son étude elle utilise notamment une source particulière : le Livre d’Estime qui est propre aux régions méditerranéennes et récence les biens roturiers.  Le Lauragais connaît deux périodes de reconstruction, entre 1380 et 1410 puis entre 1420 et 1460. La superficie des friches décroît et celle des prés ou encore des vignes augmente. La région doit son développement à la culture de la pastel, la draperie ou encore à l’élevage du mouton.

  Après cela, la parole a été donnée à M. LETURQ. Ce professeur d’histoire médiévale évoque une gêne pour le médiéviste à répondre à la question. Il existe une idée reçue à propos de déclin, de presque «mort » à la fin du Moyen-âge, grâce à quoi il y’eut une renaissance. En réalité il ne s’agit pas de déclin mais d’une crise à laquelle il a fallu s’adapter. Il existe plusieurs éléments de rupture. D’abord, une crise démographique en 1348 due à la grande peste, qui ancre une conjecture difficile. De plus les terres sont désertées avec un abandon d’espace d’environ 20%. Moins d’espace est cultivé et les friches sont émiettées sur l’ensemble du territoire. Cependant durant la seconde moitié du XVe siècle il y’a une reprise, avec une recolonisation des espaces. Le paysage n’est pas grandement bouleversé, on assiste à une continuité. Aux XVe et XVIe siècle ce changement est tout de même important pour certaines régions à cause de la spéculation sur les élevages à la fin du Moyen-âge. La population assiste à une modification de l’alimentation, particulièrement au niveau de la viande. En effet, au XIVe siècle, celle-ci consomme environ 45% de porc, 27.5% de bœuf et 27.5 de caprinés. Au XVe siècle, 18% de porc, 40% de bœuf et 42% de caprinés. Enfin au XVIe siècle la tendance se renverse clairement avec la consommation de 12% de porc, 38% de bœuf et 50% de caprinés. Il aborde enfin la viticulture qui connaît une crise malgré que se développent de nouveaux vignobles. L’avantage de la vigne est qu’elle peut être cultivée partout.

  Finalement nous avons assisté à l’intervention de Mme. VERNA, qui nous a parlé des techniques. Entre 1450 et 1550 il y’a un développement scientifique et des techniques. Le paysan est dans la pluriactivité. Au lieu de parler de renaissance elle parle plutôt de reconfiguration, recomposition faisant suite à une rupture conjoncturelle. Au XVe siècle il y’a beaucoup plus de sources en ce qui concerne l’industrie. Celle-ci, tout comme l’artisanat se développe dans les campagnes. La diffusion de l’industrie se base sur deux modèles : l’industrie dominée par la ville et l’industrie rurale dès le XVe. A leur tête on trouve des médecins, notaires. Les paysans combinent donc plusieurs activités à différentes échelles c’est-à-dire qu’ils ne sont pas agriculteurs avec un peu d’une autre activité. 

   A la suite de ce débat nous avons pu poser quelques questions à M. BRIOIST.
 Voici l’entretien 
:


Kévin ZOCLY, Lamyae ZRINJOU

vendredi 26 octobre 2012

Le kibboutz, une paysannerie socialiste au XXème siècle

Le kibboutz, une paysannerie socialiste au XXème siècle


Conférence donnée par Michèle Gans, membre de l’équipe fondatrice du Musée de la Diaspora à Tel Aviv. Ancienne directrice du département international du musée des combattants des ghettos en Galilée, historienne, rattachée à l’Université de Strasbourg.
Michèle Gans, elle-même  est une habitante d’un kibboutz.

Dans cette conférence, Michèle Gans explique comment les juifs, surtout ceux habitent dans les pays de l’Est ont pu profiter de la fin des empires ottomans et tsaristes pour racheter des terres en Palestine.
En 1901, un comité fut crée afin de racheter les terres appartenant à l’empire ottoman, c’est le Jewish national found. Ce comité était alimenté par des mécènes et l’ensemble de la populations juive.
C’est de ces terres rachetées que naitront les premiers kibboutzim.
Le premier kibboutz, Degania est fondé par Joseph Baratz en 1909.

Degania est considéré comme le premier kibboutz mais la première alia (vague d’immigration) qui s’est déroulé en 1891 a préparé le terrain.
Les gens appartenant à cette première alia voulait seulement aller en Palestine, sans but précis. Derrière cette alia, on retrouvait des mécènes comme le baron de Rothschild.
Quand les juifs arrivèrent en Palestine, ils payèrent des arabes palestiniens pour cultiver leurs terres car ceux-ci avaient plus d’expérience travaillant pour les propriétaires terriens sous l’empire ottoman.
Petit à petit, les gens du kibboutz se sont formés à travailler la terre.
Ce travail est lié à une vision plus globale se rapportant à la nature.

La reine d’Angleterre autorise la création d’un foyer juif en Palestine en 1911 et le 2 novembre 1917, c’est chose faite avec la déclaration Balfour.
La première fédération de kibboutzim est crée en 1926. A cette époque, il y a déjà 24 foyers d’implantations juifs et 34 groupes qui attendent d’acheter des terres.
Ces nombreux foyers d’implantations conduisent à la création de différents courants. Ceux qui veulent exporter le modèle du kibboutz, ceux qui veulent un kibboutz plus intime afin de transformer l’homme en profondeur. Puis il y a les jeunes gardes qui sont influencé par l ’U.R.S.S.

Dans le fonctionnement des kibboutz, il y a beaucoup de commissions afin que tout le monde puisse prendre part à la vie du kibboutz.
Les fêtes sont réinscrites dans la terre (fête des premiers fruits, fête en présence des nouveaux nés).
On transmet la façon de vivre aux enfants grâce à l’éducation.
Michèle Gans parle de la place des femmes. Celles-ci ont du mal à se faire accepter dans les travaux dits masculins.

En 1968, il y a un engouement des français pour les kibboutzim.
Il y  a un afflux important des français, ceux-ci voulant voir la façons de vivre des juifs dans ces lieux peu communs.
En 1977, le commencement des déclins se fait sentir avec le changement politique. Israël passe à droite et une campagne démagogique se met en place contre les kibboutzim, les aides du gouvernement sont stoppées et le prestige moral que représentait les kibboutzim n’est plus alors que les kibboutzim représentaient 40% de la production agricole d’Israël.
Les kibboutzim vont connaitre des années de crise avec la chute du mur de Berlin en 1989.
Les habitants quittent de façon massive les kibboutzim.
Il reste à présent 80 kibboutzim, certains restant fidèle au modèle du début et d’autres plus libérales.
Il aurait été agréable que Michèle Gans explique de façon plus détaillée le fonctionnement des kibboutz et les intègrent d’une manière plus globale par rapport à la création d’Israël et par rapport aux palestiniens.

L'intervention fut ponctuée de nombreuses photographies et également d'une vidéo en hébreu, non sous-titrée...

Par Kévin Zocly et Maxime Choisy.

Conférence de Gilles Luneau, co-auteur de José Bové


 Changeons de cap, changeons de P.A.C


Changeons de cap, changeons de P.A.C est un livre écrit en commun par José Bové et Gilles Luneau sorti en librairie le 2 février 2012.
Cette conférence nous a été donné par Gilles Luneau, journaliste depuis une quarantaine d’années et Co-auteur de plusieurs ouvrages avec José Bové.
Ils travaillent ensemble depuis une douzaine d’années.
La politique agricole commune ou plus communément appelée P.A.C fut créée en 1957 avec le traité de Rome puis mise en place en 1962.
La P.A.C fut mise en place afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire des pays d’Europe, de faire face aux aléas relatifs à l’agriculture (climat, santé du bétail, etc.), d’augmenter le niveau de vie des paysans, de stabiliser les marchés et d’accroitre la productivité agricole.

Cette volonté d’autosuffisance alimentaire était importante par rapport au contexte de sortie de la guerre où la France se nourrissait principalement grâce aux États-Unis, au Canada et à l’Argentine.
Cette autosuffisance fut acquise dans le milieu des années 70 mais déjà, des gens comme le commissaire européen de cette époque tirèrent la sonnette d’alarme à cause de la surproductivité agricole et de l’épuisement des ressources.
La P.A.C va avoir comme but de créer une sécurité alimentaire, va augmenter le niveau de vie des paysans mais elle va aussi favoriser l’exode rural.
Cette volonté d’augmentation de la productivité agricole implique que le nouveau modèle agricole va prendre exemple sur celui de l’industrie.
On assiste alors un agrandissement des exploitations agricoles, agrandissement favoriser la politique de crédit imposé par l’avènement d’un nouveau modèle économique, plus libéral et plus mondialisé. C’est ce nouveau modèle agricole qui conduira à une désertification des campagnes.
En effet, après la guerre, on avait encore 10 millions d’actifs agricoles. Ce nombre est passé aujourd’hui à 700 000 alors que globalement, c’est la même surface qui est cultivée.

On a eu plusieurs alertes en rapport avec cette P.A.C. Tout d’abord dans les années 68-69, il y a eu une alerte par rapport aux excédents.
Puis en 1989 avec la chute du mur de Berlin. La chute du mur et du bloc soviétique va bouleverser l’agriculture géopolitiques européenne et mondiale.
L’ Allemagne de l’ouest ,pays avant tout industriel voit l’Allemagne de l’Est, une Allemagne agricole comme la plupart des pays libérés du contrôle soviétique.
venir se rattacher à elle.
Après la chute de l’Union Soviétique, on voit des multinationales agricoles  prendre le contrôle de l’agriculture européenne et le contrôle de l’alimentation des européens grâce à la force de leur lobbying à l’intérieur de l’administration européenne.
En 1992, on passe d’un soutien aux prix à un soutien aux revenus ( par rapport à la surface de l’exploitation et sa production) du aux négociations avec l’ O.M.C.
C’est la surface de l’exploitation qui compte dorénavant. Les agriculteurs ont résisté car ils pensaient qu’il n’y avait pas de sens à faire entrer l’agriculture dans le marché libéral. De plus, à partir de 1992, il y a une baisse de la protection des frontières, une baisse de la protections des paysans et une baisse des stocks afin de faire converger les différentes visions mondiales (Brésil, Canada, U.S.A etc.).
La politique agricole commune prend fin en 2013 et une nouvelle politique, avec surement de nouveaux objectifs prendra sa place en 2014.

Gilles Luneau finit cette conférence en faisant un bilan pour le moins mitigé de la P.A.C car l’Europe n’est maintenant plus auto suffisante par rapport à la nourriture comme c‘était le cas dans les années 70.
Elle dépend des importations de soja, de protéines végétales venant des États Unis par exemple alors que des alternatives existent.
L’agriculture européenne est aussi dépendante du pétrole (en moyenne, il faut 118 litres de fioul pour 1000 litres de lait).
La P.A.C a entrainé une surproduction qui a conduit à une catastrophe écologique. On a une baisse des espèce élevées et de la biodiversité sauvage en général, les nappes phréatiques sont polluées par les pesticides, on a une croissance alarmante du nombre d’algues vertes entre autre.
Une ébauche du nouveau traité de la P.A.C présentait de bonnes choses (baisse des charges chimiques, une limitation des aides, obligation de mettre des légumineuses dans les sol, défense des petites fermes) mais après de nombreuses négociations avec tous les acteurs de l’administration européenne, il ne reste rien de tout cela.
Espérons, pour l’avenir de notre écosystème et de l’agriculture que ce n’est pas seulement la vision du « toujours plus d’argent » et la vision mondialiste qui reçoivent un crédit auprès des institutions européennes.

A la fin de son exposé, monsieur Luneau propose à la salle d’interagir. Quelques questions sont posées mais la dernière intervention fut celle d'un paysan, manifestement en colère et fustigeant tout l'exposé de l'intervenant du jour, critiquant sa vision, ses chiffres, etc. L'agriculteur, cultivateur de céréales, commençait à s'emporter face à Gilles Luneau restant très calme.


Par Kévin Zocly et Maxime Choisy

Le Salon du livre en photos

















Par Kévin Zocly et Maxime Choisy

mercredi 24 octobre 2012

Les révoltes paysannes


Intervenants :  
Korine AMACHER, professeur à l'université de Genève
Laurent BOURQUIN, professeur à l'université du Mans
Edouard LYNCH, professeur à l'université de Lyon
Pierre-François SOUYRI, professeur à l'université de Genève
Animation : 
Jean GARRIGUES, professeur à l'université d'Orléans


Que déclenchent les révoltes paysannes ?
L. Bourquin : 
Les causes des révoltes paysannes évoluent avec le temps, elles sont surtout antiseigneuriales, comme les Jacqueries en 1358 ou contre l’impôt de François Ier durant l’époque moderne, jusqu’à la Révolution Française. Sous l’empire, les révoltes se font contre la conscription et contre les curés.

P-F Souyri :
Les structures sociales japonaises sont semblables à l’Occident médiéval. En 1428, les paysans de Kyoto se révoltent contre leurs créanciers. Durant le XVème siècle, pas moins d’un millier de révoltes éclatent, ce qui lui vaut l’appellation du « siècle des révoltes ». Les paysans ne se révoltent jamais contre l’empereur lui-même, mais contre les spéculateurs.

K. Amacher :
En Russie,de 1600 à Catherine la Grande (1729-1796), il s’agit de révoltes populaires, la plus grande, la révolte de Pougatchev éclate en 1774, avec les Cosaques, paysans  fugitifs. Ils partent des frontières vers le centre tout en appelant le peuple à se révolter contre le Tsar. Dans un premier temps, seuls les Cosaques et les ouvriers se révoltent, ce n’est que par la suite que les réclamations deviennent paysannes.

Quelle paysannerie se révolte et comment s’organise et se structure-t-elle ?

L. Bourquin : 
L’enjeu est de faire faire durer la révolte le plus possible, du XVIème jusqu’à 1789, il y a 30 révoltes qui durent quelques semaines, elles  s’éteignent à l’automne car il y a les travaux agricoles à réaliser. Ce ne sont pas les plus pauvres qui se soulèvent, mais les petits patrons.

K. Amacher :
Ceux qui se révoltent sont les paysans les plus pauvres qui doivent payer les impôts, de plus le servage est verrouillé par une loi en 1649 qui empêche les paysans de quitter leur terre. Les paysans se révoltent contre l’Etat et le propriétaire.

E. Linch :
C’est le glissement d’une action portée par la communauté villageoise vers le corporatif, au sens professionnel, en 1907, il y a un processus d’institutionnalisation. L’Etat reste une figure centrale, de plus en plus active et elle anticipe les protestations au sujet de la garantie de revenus réguliers afin de préserver l’agriculture.

Les valeurs et les idées politiques
L. Bourquin : 
Se révolter contre le roi signifie se révolter contre Dieu, alors on se révolte contre l’Etat qui est une entité abstraite et contre ses agents.

P-F Souyri :
On ne se révolte pas contre l’empereur, le Shogun mais contre le mauvais seigneur. Les révoltes se traduisent par une nécessité de rectifier le monde qui est parti du mauvais côté. On cesse alors de travailler, on danse, on chante, on bois. En 1767, entre 4 et 5 millions de Japonais se révoltent.

K. Amacher :
Les révoltes sont dures, « révoltes absurdes et sans pitié », conservatrices et destructrices.  En 1874 les forces révolutionnaires tentent de soulever les paysans en diffusant des idées socialistes, mais c’est un échec et ces derniers les dénoncent aux autorités.

E. Linch :
On passe de la révolte incontrôlable à des manifestations efficaces durant la seconde moitié du XIXème siècle. En 1960 c’est le retour à la violence, une colère contre l’Etat, le mot « jacquerie » revient dans le vocabulaire et réapproprié par les paysans, ce qui est légitimé par l’Etat Gaulliste.

ANIS Marine, BORBEAU Cyril

Blois en photos.



Hémicyle de la Halles aux grains, Blois.



Hall de l'université, Blois.


Jardin du château de Blois.

Campus de la CCI, Blois.  


Vue du jardin du château de Blois.


Château de Blois.


 Vue d'une meurtrière du château de Blois.


Marches derrière le château de Blois.




Marine ANIS, Cyril BORBEAU

mardi 23 octobre 2012

Café Littéraire, L'Histoire décapée par l'archéologie.


Invité : Mr Demoule, professeur à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne.

La question de la place de l’archéologie est développée dans le livre de Jean-Paul Demoule, On a retrouvé l’histoire de France. C’est ainsi que Mr Demoule, professeur à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne, nous a présenté son livre en essayant de répondre à cette question. Tous d’abord, il faut savoir que 90% des fouilles archéologiques en France sont des fouilles « préventives », c'est-à-dire des fouilles de sauvetage faites avant de grands aménagements du territoire. Ce type de fouille existe depuis une vingtaine d’années, elles sont sous la responsabilité financière de l’aménageur. On estime qu’il y a à peu près un site archéologique tous les 10km. Pour exemple, de nombreux sites ont été détruits pendant la construction de l’autoroute. Contrairement aux idées reçues, l’archéologie ne s’occupe pas que des périodes anciennes et médiévales. L’archéologie peut également informer sur des réalités récentes, comme la vie de prisonniers allemands dans un camp de Normandie en 1946/1947. L’archéologie complète le travail des historiens et peut même le contredire. L’Etat s’est beaucoup investit dans l’archéologie avec la conservation de certains sites, le financement d’études… On estime à plusieurs dizaines de millions le nombre de sites archéologiques en France. Chaque année 2000 à 3000 sondages sont effectués, sur ces sondages résultent 300 à 400 fouilles. L’archéologie peut parfois même aider le travail de l’historien qui ne dispose que de textes, contrairement aux archéologues qui possèdent des preuves matérielles. Pour terminer, nous pouvons donc affirmer que l’histoire et l’archéologie sont complémentaires et qu’aucune n’est prédominante sur l’autre. 

La Fabrique de l'Histoire.


Cette émission nous a été présentée par Emmanuel Laurentin.

Dans cette émission, on présenta au public le film « Monsieur M » de Isabelle Berteletti et de Laurent Cibien, récompensé par le prix du documentaire historique aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois. Ce film nous raconte la vie d’un homme durant une année, et quelle année…  1968 et ses soubresauts. Ce film nous retrace l’histoire d’un homme banal qui traverse cette année sans se soucier des événements politiques qui l’accompagnent. Ce film est tiré d’un lot d’agendas relatant la vie d’un homme des années 1953 à 1969, le choix s’est porté sur l’année 1968 car la banalité de la vie de cet homme est mise en parallèle avec les événements qui agitent la France. Comme nous l’indique Mme Berteletti et Mr Cibien, lorsqu’ils ont reçu ces agendas, leur curiosité les a poussé à se rendre directement aux pages concernant le mois de mai 1968.  

Enfin, pour mêler histoire et actualité, nous avons parlé de Norodom Sihanouk, monarque et homme d’Etat Cambodgien. En 1941, il est nommé roi d’Indochine à tout juste 18 ans par le régime de Vichy, ce dernier espérant ainsi le contrôler. Il prend alors pour son peuple, l’image d’un « roi-dieu », d’un « roi-père », protecteur de son peuple et du patrimoine de son pays. Il lutte contre l’impérialisme américain en accueillant des soldats Viêt-Cong et nord-vietnamien. Il arrive à émanciper le Cambodge du pouvoir colonial français, cependant, en tant que francophile, il souhaite préserver la culture française. Dans la deuxième moitié du XXème siècle, il fait des allers-retours au pouvoir en raison de nombreux coups d’Etat. Malgré tout, il remonte sur le trône en 1993. Il meurt le 14 octobre 2012 à Pékin et c’est tout un peuple qui escorte sa dépouille de l’aéroport jusqu’au palais royal. Auteur, journaliste, musicien, il ne se considère pas uniquement comme un roi et multiplie ses activités. Norodom Sihanouk laisse son emprunte sur tout le Cambodge et on se souviendra de lui comme un monarque vivant avec son temps (il est le premier souverain à posséder un blog).  

Les Paysans et les Loups en Loir-et-Cher.


 Conférence présentée par Mr Jean-Marc Moriceau, professeur à l'université de Caen et membre de L'Institut universitaire de France.

Cette conférence débute par un constat : Le Loir-et-Cher fait parti des départements où il y a eu le plus d'enfants attaqués par des loups...
La majorité de l'assemblée étant composée de classes de 6èmes et de 5èmes de différents collèges du département, je vous laisse imaginer ce qu'ont ressenti les enfants.
Puis après cette entrée appeurante, Mr Moriceau nous raconte l'histoire commune des loups et des hommes à travers les siècles, cette guerre sans fin qui les opposa jusqu'à la disparition du loup du territoire français dans les années 1930.
Afin de comprendre cette lutte contre les loups, il est nécessaire d'en connaître les causes. Pourquoi une telle volonté de tuer cet animal ?
La réponse est assez simple, les paysans ont toujours fait de l'élevage, ovin, bovin... Le loup voit ces bêtes comme un bon garde manger et va se servir, nous pouvons voir que les problèmes de nos ancêtres leurs ont survécu. De plus, en attaquant les chevaux qui servent à faire du transport et en attaquant les bœufs appartenant aux bourgeois, le loup menace directement l'économie de notre pays.
Mais loin de l'aspect économique, c'est surtout l'impact sur les populations qui va déclencher cette lutte entre l'homme et l'animal, cette « bête » qui en s'attaquant à l'homme perd sa condition animale et surpasse l'homme au niveau de la prédation. Nous pouvons retrouver des traces de l'attaque de loups sur des hommes dès la période gauloise, où figure sur certaines pièces un loup dévorant un homme. La majeure partie des attaques étant liées au fait que le loup est contaminé par la rage, une minorité montre que le loup a attaqué des enfants car il les voyait comme des proies faciles. Les contes de Perrault et plus particulièrement « Le Petit Chaperon Rouge » seraient issus d'histoires vraies... Diverses sources en France relatent ces faits d'attaques de loups sur des enfants, le roi est même obligé de faire intervenir sa louveterie pour chasser les loups de la forêt d'Amboise. Se mettent alors en place différents moyens de lutter contre le loup, que ce soit les chiens, les pièges ou encore les lanternes à loups accrochées devant les maisons et censées les repousser. Le gouvernement met en place des battues pour traquer l'animal, la présence des paysans y est obligatoire sous peine d'amendes. La destruction de loups est encouragée et est récompensée par une prime d'un mois de salaire. L'homme commence à connaître son adversaire et le chasse différemment selon son âge, les louveteaux sont chassés durant le printemps alors que les loups adultes sont chassés l'hiver car il y a moins de végétation pour qu'ils se camouflent. La dernière prime pour la destruction d'un loup fut attribuée en 1927 dans le département du Cantal, les loups disparurent de France dans les années 1930.

Réaction des collégiens.

Les réactions des collégiens à l'issu de cette conférence furent variées. Ils oscillaient entre inquiétude et fascination pour cet animal vu longtemps comme le mal absolu. Nous pouvons retrouver leurs sentiments à travers leurs questions. Certains ont demandé pourquoi le loup mangeait de la chair humaine, l'explication de Mr Moriceau est que les conditions de l'époque étaient différentes, les enfants n'étaient pas si bien alimentés, gardaient des bêtes dans des champs, loin de toute maison, ce qui en faisaient des proies faciles. Il explique également que les attaques de loups existent encore mais qu'en France cela relèverait de l’exceptionnel. Il a aussi été question de la localisation du loup et de son nombre, Mr Moriceau expliqua le cheminement des loups depuis le parc du Mercantour jusqu'à la colonisation de quelques départements de l'est de la France. Quant à leur nombre, il pense à 250 loups. Une fois les inquiétudes passées, les enfants demandèrent si on avait le droit de tuer des loups en France ? Si oui combien ? Dans quel pays y en avait-il le plus ? Enfin ils en vinrent à se demander pourquoi les loups furent exterminés en France ? La réponse de Mr Moriceau est que l'économie française étant principalement basée sur le monde paysan, la destruction des loups les a mis en sécurité. Les collégiens se sont également intéressés à la protection du loup, la Convention de Berne protège cet animal à l'échelle mondiale tandis que la directive Habitat le protège au niveau européen. Cependant il y a encore des pays comme l'Arménie où les primes de destruction sont toujours de vigueur. Cette conférence a permis à ces collégiens de mieux comprendre les bases de la problématique actuelle autour du loup et de comprendre que loin d'être une bête abominable, le loup n'est pas non plus un « animal de compagnie », il s'agit d'un animal sauvage et dangereux.     

dimanche 21 octobre 2012

Comment enseigner l'histoire des groupes sociaux ?


Le débat était animé par M. Alain BERGOUNIOUX, Inspecteur général de l'Education nationale , les intervenants furent M. Christophe CHARLE, professeur à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Mme. Christine LECUREUX, inspectrice pédagogique régionale de l'Académie d'Orléans-Tours, et enfin Mme Nadine VIVIER, professeure à l'université du Maine.
Monsieur BERGOUNIOUX fit une brève introduction du débat en expliquant tout d'abord que cette intervention fut proposée par l'inspection académique pour expliquer l'état des recherches en histoire sociale, la façon de s'en soucier et son historiographie.
Notre animateur expliqua que l'histoire sociale était en perpétuelle évolution  Pour argumenter ses propos il raconta que dans les années 1970, lorsqu'il était étudiant, l'histoire sociale était quelque chose de somme toute assez "simple" pour reprendre ses dires. En effet à cette époque l'histoire sociale était dans l'horizon des thèses d'Ernest Labrousse, c'est-à-dire que l'histoire politique s’emboîtait dans l'histoire économique, et idem pour l'histoire sociale. Tout tournait donc autour de cette fameuse histoire économique. C'était une histoire sociale très globale, il n'y avait que des collectifs, par exemple : les bourgeois, les ouvriers, les paysans. Or maintenant on ne considère plus le fait qu'il n'y ait que des collectifs. En effet, on ajoute souvent à un groupe social, et non plus une classe sociale, c'est la nuance qui est apportée dans l'histoire sociale d'aujourd'hui, un autre terme comme par exemple "les femmes durant la Révolution". Désormais on fragmente l'histoire sociale, elle n'est plus globale et les thèses marxistes de lutte des classes s'estompent de l'historiographie, cette lutte n'explique plus tout.
S'en suit la question centrale posée par ce débat : "Pourquoi l'histoire sociale est fragmentée ?"
Après une brève présentation des intervenants, M. BERGOUNIOUX termine son introduction en évoquant l'ouvrage Douze leçons pour l'histoire d'Antoine PROST, en disant que l'histoire sociale n'a pas été remplacée et que c'est un manque qu'il faut combler.
Mme. Lécureux est la première à prendre la parole en expliquant qu'il y a actuellement des éléments absent concernant l'histoire sociale dans l'enseignement scolaire de l'histoire. Elle définit par la suite ce qu'est un groupe social de cette manière "un groupe humain qui nourrit une croyance d'origine dans un groupe spécifique". Et explique de manière plutôt brève cette définitions pourtant assez claire. En tant qu'inspectrice académique d'expérience, elle donne son avis sur la façon dont l'histoire sociale peut être enseignée dans les collèges et lycées. En effet elle appuie cela en soutenant que la longue durée peut modifier la perception des élèves comme des enseignants et des chercheurs et que c'est en cela que l'histoire sociale peut s'avérer complexe. Elle donne l'exemple d'un point du programme de 5e car lorsque l’expansion économique de l'occident est expliquée, on l'explique grâce au pouvoir économiques des villes et plus particulièrement de ses acteurs; banquiers et marchands, considérés comme bourgeois dans les anciens programmes qui classait les classes, vision donc marxiste. Désormais le terme de 'bourgeois" ne fait plus parti du programme ni des fiches que les rectorats envoient aux professeurs avec ce changement on passe d'une histoire de classe sociale à une histoire de groupe social. En effet, ces fiches proposent d'avantage aux enseignants de partir d'un récit. L'exemple donné pour étayer cela est celui du berruyer Jacques Coeur, ce personnage est souvent utilisé car il permet de faire comprendre le comportement d'un groupe social selon Mme Lécureux.
Par la suite elle évoque Michelet pour qui il y a un lien fort entre l'histoire politique et l'histoire sociale. Les historiens du XIXe siècle ont fait entrer l'histoire sociale dans l'Histoire, l'analyse est d'avantage dans la durée.
De plus dans les nouveaux programmes il y a d'avantage de place pour les acteurs ce qui semble difficile pour les professeur et donne sujet à polémique car les "romans-nations" ont donné le goûts des grands hommes comme Clovis, Charlemagne ou encore Napoléon Ier, mais ceci semblait masquer un manque de réflexion.
Il y a beaucoup d'études de groupes sociaux dans les programmes de collège et lycée, par exemple en 4e le Thème 1 propose une étude sur les ouvriers et les ouvrières à la belle époque ou un entrepreneur et son entreprise. Concernant le deuxième choix les professeurs peuvent évoquer Gustave Eiffel mais aussi Armand Moisant qui a contribué à la conception de nombreux monuments parisien.
En 1ere STMG, Sciences et Technologies du Management et de la Gestion,  il y a une partie du programme consacrée à l'immigration, les questions sur les politiques en rapport avec ce sujet et les opinions des groupes sociaux.
Il y'a aussi maintenant d'avantage la question des femmes dans l'histoire avec Irène de Bilgem, grande figure féminine qui a prouvé que les femmes d'exception ont toujours existé, ou encore la question de la lutte du droite de vote. Lorsque l'histoire sociale se souciait d'avantage de la notion de "classes", la position des femmes était difficile à placer, alors que l'on peut plus facilement avec la notion de "groupe social".
Mme Lécureux clos la partie historique de son exposé en expliquant que l'introduction des acteurs permet d'introduire de la nuance.
En tant qu'inspectrice d'Académie elle termine son intervention en évoquant la matière sœur de l'histoire dans le secondaire : la géographie. En effet l'idée d'histoire sociale s'étend à la géographie, il y a aussi de nombreux acteurs.
Et enfin, pour conclure sa prise de parole, Mme Lécureux indique que pour elle l'histoire sociales et la géographie sociale sont éminemment politiques.
Vient ensuite le tour de Christophe CHARLES qui commence par remercier tout d'abord l'organisation de l'avoir convié, et l'inspection pour lui avoir proposé de participer à ce débat.
Il commence par dire qu'aujourd'hui, avec son expérience de professeur dans l'enseignement supérieur, les étudiants ont beaucoup de lacunes. Peut-être a-t-il dit ça pour lancer une pique au secondaire qui ne forme pas assez les élèves, ou alors peut-être est-ce une attaque envers les étudiants eux mêmes.
Il explique par la suite sa joie de participer à ce débat avec des enseignants du secondaire car pour lui il faut de la pédagogie dans le secondaire comme dans le supérieur. Il entre donc après cela dans le vif du sujet en posant deux questions qui seront son fil conducteur durant ses quinze minutes de parole. Il se pose tout d'abord la question de savoir pourquoi les historiens en sont venus à une "diffraction de l'histoire sociale", pour reprendre ses termes. Déjà dans sa voix et dans les termes employés on peut sentir qu'il n'aime pas tellement cette histoire sociale qui va plus en profondeur dans ses études. La deuxième question, est comme il le dit une "lueur d'espoir" car il se demande comment revenir à une histoire globale plus synthétique.
Il commence par citer Labrousse pour parler de la "macro-histoire", de sa vision globale des choses, mais réfute tout de suite cette thèse car les élèves de Labrousse ont démontré qu'elle ne marchait plus car il ne faut pas tout globaliser. Comme tout historien, il argumente ceci par un exemple et il prend celui de la Révolution française. En effet on a pu voir en s’intéressant de plus près aux régions qu'il y avait une France éclatée, que les sentiments n'étaient pas les mêmes en Bretagne et dans le Midi. A partir de cela, le "roman national" semble difficile à transmettre car on ne peut plus globaliser.
Ensuite son exposé se pose sur les historiens qui, au fil du temps, se sont intéressés à d'autres disciplines comme la sociologie et l'anthropologie. A partir de cela il y avait un questionnement plus riche mais qui imposait de restreindre le champ d'analyse et de s’intéresser au groupe social plus en profondeur, c'est un travail plus compliqué mais qui apporte des réponses plus satisfaisantes. Mais cependant comment reconstituer un schéma d'ensemble ? Y'a-t-il une dynamique collective ? Est-ce une nation éclatée avec la nationalité comme seul lien ? Et enfin, les héritages culturels sont-ils important ?
La question de l'habitus dépasse le cadre de l'histoire sociale qui ne s'attache qu'aux groupes primaires.
L'expression du "printemps des peuple" est intéressante tout d'abord car c'est une expression de l'époque, il y'a des sources iconographiques montrant tous les peuples se battant pour la même chose, on pouvait voir à ce moment les prémices de l'Europe avec des nations ayant des idées communes.
On pourrait en faire une micro-histoire ou alors, comme monsieur Charle l'aimerait, une histoire plus large et plus nationale. Par rapport à cet évènement il y a eu un flot de littérature, on peut notamment citer Flaubert et son Éducation sentimentale, avec cet œuvre Flaubert effectue en quelque sorte un travail d'historien puisqu'il n'a pas vécu le printemps des peuples, il a recueilli des témoignages vingt ans après.
Concernant les autres œuvres iconographiques on peut aussi voir une multiplication des caricatures grâce à la liberté d'expression. Il y a également l'Atelier du peintre de Courbet qui était très engagé, voulait prendre parti, et a profité de cet élan de liberté. Il a eu l'idée de ce tableau pour résumer sa vie et sa vision de la société, on peut voir une analysé sociologique subjective révélatrice d'un moment historique.
L'histoire universelle, qui est sa conclusion, surmonte l'éparpillement et essaye de poser de nouvelles synthèses, selon lui, pour faire évoluer et transmettre son travail.
Vint ensuite le tour du dernier intervenant, Mme Nadine VIVIER qui, à l'instar de son prédécesseur, remercie l'inspection de l'avoir invitée.
Contrairement aux autres intervenants, Nadine VIVIER part d'un exemple précis, qui colle totalement au thème, celui des paysans. Elle évoque tout d'abord l'idéologie et l'historiographie marxiste qui stigmatisaient les populations paysannes en les qualifiant d'archaïques et d'illettrés. Par exemple, Max Weber a brossé le portrait d'un France rurale arriérée, vivant dans des huttes.  Max Weber utilisait des sources sélectionnées, et avait des propose suggestifs. Au départ son œuvre était saluée par les historiens, puis au fil du temps les critiques ont pris le dessus.
On considérait donc les paysans comme une entité sans nuance.
Sa prise de parole s'articule autour de trois points.
Le tout premier est que le monde rural a une grande diversité, et cela est une idée plutôt neuve. Maintenant l'étude du monde rural s'approche par le capital, la dépendance, pour différencier les paysans. On peut aussi noter une diversité selon les régions, dans le Nord et en Ile de France on retrouve surtout de grands propriétaires terriens contrairement au Midi où il y a surtout de multiples petites propriétés.
La deuxième partie de son discours concerne l'expression de la "routine paysanne" dans laquelle il n'y avait que les biens communaux et les biens à usage collectif. Pour freiner l'exode rural que pouvait entrainer cette routine l’État tentait d'enrayer cela.
Il y avait aussi le cliché du paysans illettrés qui refusait l'instruction, tout ceci est faux car au XIXe siècle les paysans ont très vite compris qu'ils avaient besoin de l'instruction car le monde évoluait. Par rapport à cela il y avait deux écoles chez les industriels en recherche de main d’œuvre. Tout d'abord les libéraux, des notables bien souvent, qui poussaient les paysans à s'instruire, à se scolariser, pour avoir grâce à cela une main d’œuvre formée et plus productive. En parallèle il y avait les conservateurs qui voyaient en la scolarisation des campagnes un manque à gagner car les salaires seraient plus élevés et il y a le risque du départ vers la ville pour apprendre de nouvelles choses qu'on ne peut pas connaitre dans le monde rural.
Mais l'enseignement agricole n'a pas eu un franc succès car il n'était pas adapté, il avait pour dessein de former de bons valets de ferme, or il n'y avait quasiment pas besoin de ces personnes.
De plus on peut mettre en exergue les comices qui ont stimulé les cultivateurs et ont fait progresser les connaissances.
Le troisième et dernier point concerne la descente de la politique vers les masses.
Dans La république au village, Maurice Agulhon montre que le modèle urbain des villes s'est substitué au collectivisme des campagnes, les élites urbaines faisaient évoluer les paysans, il y avait des interactions entre la ville et la campagne.
L'exemple du coup d’État de 1851 est donné. Des réactions réelles ont eu lieu vers les campagnes, pour se défendre les paysans disaient que les républicains des villes leurs avaient dit de faire cela. Les paysans ont raconté cela tout simplement pour rentrer chez eux. De plus les préfets ne se souciaient que très peu des groupuscules républicains en campagne.
Pour conclure son discours, Nadine Viver insiste sur le fait que nous avons beaucoup insisté sur la critique des sources dans les rapports de préfet. Aujourd'hui il y a un travail important sur la représentation de la paysannerie, c'est la relecture des archives qui apporte une nouvelle vision.


Maxime CHOISY

vendredi 19 octobre 2012

Ouverture des Rendez-Vous d'Histoire de Blois



Francis Chevrier, créateur et directeur des Rendez vous d'histoire




                                         
Marc Gricourt, maire de Blois
François Bonneau, président de la région Centre
Maurice Leroy, député et président du conseil général de Loir -et -Cher

Jean - Noël Jeanneney, président du comité scientifique






 
Interview de Denys Robiliard, député de la première circonscription du Loir-et-Cher
Modification: Denys Robiliard n'assiste pas à ses premiers Rendez-Vous de l'Histoire en tant qu'élu mais en tant que député.



CHOISY Maxime, ZOCLY Kevin, ZRINJOU Lamyae