Das Feld der Geschichte

Das 15. Historikertreffen in Blois stellt eine Besonderheit französischer Geschichtskultur dar, die in Deutschland weitgehend unbekannt ist. Die Teilnahme am Integrierten Studiengang Geschichte der Universitäten Bochum und Tours ermöglicht uns, eine doppelte Perspektive einzunehmen: Erstens kommentieren wir die Beiträge im Rahmen der UE découverte. Zweitens erhalten wir einen neuen Zugang zur französischen Historiographie, um diese mit der deutschen Geschichtswissenschaft zu vergleichen.

dimanche 23 décembre 2012

Comment l'idéologie vient aux programmes d'Histoire

Ce débat était animé par Michel Lefebvre, journaliste au Monde, et a eu lieu en présence d'Antoine Prost, professeur émérite Paris I Panthéon-Sorbonne (en remplacement de Vincent Peillon, minstre de l'Éducation Nationale), Nicolas Offenstadt, professeur d'histoire à Paris I Panthéon-Sorbonne, et Emmanuel Laurentin, producteur et animateur de La Fabrique de l'Histoire sur France Culture. Il revenait sur les nombreuses polémiques qu ont lieu ces 30 dernières années sur les programmes scolaires d'histoire.

Antoine Prost affirme qu'il n'est pas évident d'enseigner l'Histoire. En effet, le temps pédagogique est trop court pour la masse de connaissances en présence. Il faut également avoir de bonnes raisons pour l'enseigner. La société et les citoyens doivent être former par l'histoire. La place de l'histoire contemporaine est donc importante. Pas nécessairement pour Nicolas Offenstadt car il existe des sociétés humaines sans histoire. Un autre problème se pose alors : l'histoire, pour former quel citoyen ? Cette question soulève le fait que la réponse ne peut être qu'idéologique. Il faut accepter ce constat. Au XIXe siècle, la science servait la nation donc la science est idéologique. Pour Nicolas Offenstadt, ce n'est pas grave car nous sommes nés dans cette ambiguité. Emmanuel Laurentin se demande alors pourquoi la question de l’idéologie est une idée récurrente qui revient dans le débat public et qu'il serait important d'y réfléchir.

L'historien Marc Bloch trouvait que les programmes scolaires étaient trop institutionnels et que l'ouverture sur le monde avec l'apprentissage d'autres civilisations était nécessaire. Cela souleva évidemment de nombreuses critiques. Antoine Prost y voit deux problèmes. Le premier concerne les choix idéologiques. Que doit connaître un citoyen ? Le deuxième problème est d'orde pédagogique. En effet, dans ce domaine les compétences sont difficiles à évaluer quand le savoir demandé n'est pas clairement défini et quand les professeurs ne maitrises pas un sujet. C'est pour cela que Nicolas Offenstadt pense que le programme d'histoire doit être construit par des professionnels. Le programme présente des enjeux historiographiques et doit répondre à des questions sociales. On se sert des programmes d'histoire comme d'une formation identitaire, or l'Histoire n'est pas l'Identité.

Aujourd'hui il y a une incompréhension du public sur l'évolution de l'histoire. De nombreuses personnes déplorent que l'Histoire enseignée ne laisse plus de place à une histoire figée dans le temps qui permettrait aux élèves de se repérer. Pour Emmanuel Laurentin, l'Histoire fixe n'est pas mauvaise. Nicolas Offenstadt rétorque alors qu'il faut résister à cela : les repères historiques ne sont pas fixes. Des critiques récurrentes clament que l'enseignement actuel baisserai le niveau des élèves, et que cela est notamment due à l'abandon de l'apprentissage de la chronologie. Antoine Prost rappelle que les savoirs historiques sont toujours troués et donc qu'il est difficile d'enseigner seulement une chronologie. Pour lui, il ne faut pas bouger les programmes tout le temps, qu'il faut laisser le temps à la routine de s'installer pour les réviser ensuite. Emmanuel Laurentin propose de faire une enquête sur la façon d'enseigner. Au lieu de seulement critiquer les programmes, on aurait une meilleure vision de ce que l'on enseigne réellement. Le niveau ne baisse pas forcément, il ne fait que se déplacer. La démocratisation des savoirs et le développement de nouveaux domaines pose une question : que enseigner ?

On critique les manuels scolaires car l'histoire de France est diluée dans l'histoire mondialiste. Pour Antoine Prost, cela est dû à la réputation de gauche qu'à l'Éducation Nationale. On critique les programmes car il sont trop raffinés et trop divers. Mais à quoi sert alors une histoire simpliste ? Nicolas Offenstadt pense que l'histoire est retournée à son but identitaire archaïque, où l'histoire doit être rassurante et nostalgique. Quant à Emmanuel Laurentin, il déplore que l'histoire ne se raconte plus, qu'il faut peut être un retour du merveilleux. « Faux » répond Nicolas Offenstadt, les professeurs racontent les récits. Antoine Prost conclue finalement que les universitaires sont des hommes passionnés et positionnés idéologiquement. Plutôt que de débattre de la place (inévitable) de l'idéologie dans les programmes d'histoire, il faut se demander que enseigner et comment le faire.

lundi 17 décembre 2012

Blois - un rendez-vous extraordinaire avec l'histoire

L'article suivant est censé être un bref compte rendu des expériences que nous avons pu faire à Blois, en tant qu'étudiants allemands du Cursus Intégré Bochum-Tours. Or, il a été très intéressant de voir que ce festival de l'histoire n'a pas de vrai équivalent en Allemagne. En s'adressant à un public très large, les Rendez-vous de l'histoire témoignent d'une idée tout à fait originale et rafraîchissante de ce que peut être l'Histoire dans la société.

Im Rahmen des Integrierten Studiengangs Bochum-Tours studieren wir, fünf StudentInnen der Ruhr-Universität Bochum, seit September 2012 für drei Semester Geschichte in Tours. Natürlich ließen wir uns die einzigartige Gelegenheit nicht nehmen, schon kurze Zeit nach unserer Ankunft die Rendez-vous de l'histoire in Blois zu besuchen. Die Stadt, nur eine halbe Stunde Zugfahrt von Tours entfernt an der Loire gelegen und alte Residenz der französischen Könige, beherbergt jedes Jahr im Oktober ein Festival der Geschichte, das „Berufshistoriker“ und „Laien“ gleichermaßen anzieht – inzwischen schon zum 15. Mal.
Am deutlichsten fiel uns als Deutschen an den Rendez-vous de l'histoire sicherlich auf, dass es hierzu schlichtweg kein wirkliches Äquivalent auf der anderen Seite des Rheins gibt. Zwar gibt es eine ähnliche Veranstaltung in Form des Deutschen Historikertages, der alle zwei Jahre im Herbst stattfindet, jedoch bei weitem keine vergleichbare Resonanz außerhalb des Fachpublikums findet und vor allem dem Austausch in der Geschichtswissenschaft dient. Seit 2009 lässt sich außerdem die deutsche Partnerstadt Weimar von Blois inspirieren und veranstaltet die Weimarer Rendez-vous mit der Geschichte, die aber leider noch auf wenig Resonanz stoßen.
Anders bei den Rendez-vous de l'histoire, welche zwei Funktionen erfüllen: einerseits handelt es sich um eine Plattform für den internen Austausch unter Historikern, andererseits aber auch um eine Form der Öffentlichkeitsarbeit der Geschichtswissenschaft und der Kommunikation mit der Gesellschaft. Den Rendez-vous de l'Histoire gelingt es so seit Jahren, ein vielfältiges Publikum zu erreichen, das weit über den engen Kreis der Historiker hinausgeht.

Ein Grund dafür ist sicherlich die Dichte und Vielfalt des Angebots. Wie bei den Historikertagen überwiegen die Konferenzen und Diskussionsrunden, die sich teils nach einem wechselnden Thema (2012: Les Paysans; 2013 voraussichtlich: La Guerre) richten, teils aber auch aktuelle gesellschaftliche und historiographische Themen aufgreifen. Bis auf wenige Ausnahmen sind alle Veranstaltungen kostenlos und für jedermann ohne Voranmeldung offen, wobei natürlich stets mit einer gewissen Wartezeit zu rechnen ist.
So besuchten wir etwa eine Diskussionsrunde, die unter dem Titel Fascisme et Communisme : actualité d'une comparaison Historiker und Politiker einlud, die Frage nach der Vergleichbarkeit zweier politischer Ideologien 15 Jahre nach Erscheinen des Schwarzbuchs des Kommunismus neu zu stellen – ein Gedanke, dem wir auf diesem Blog übrigens weiter nachgegangen sind.1
Die große Vielfalt des Festivals zeigte sich uns auch beim Besuch einer Veranstaltung, die (präsentiert von einem Magazin für Militärgeschichte) über die Zusammensetzung der französischen Armee im historischen Wandel informieren wollte: durch die Darstellung aus Sicht der Beteiligten mangelte es hier leider manchmal an der gewissen Distanz, die eine wissenschaftliche Auseinandersetzung möglich gemacht hätte.

Neben Konferenzen und Diskussionsrunden, bieten die Rendez-vous de l'histoire ein umfangreiches Rahmenprogramm, das sich am Jahresthema orientiert. So stießen wir auf Filmvorführungen, Multimediapräsentationen und Ausstellungen. Im Rahmen pädagogischer Seminare wird versucht, aktuelle Entwicklungen der Geschichtswissenschaft an die Lehrerschaft (und vielleicht in die Schulen) weiterzugeben; eine vielfältige Messe versammelt hingegen Leser und Autoren der historischen Literatur in all ihren Facetten.
Besonders an diesem Programm rund um wissenschaftliche und populärwissenschaftliche Geschichtsliteratur wurde für uns als Deutsche der Unterschied zwischen den verschiedenen Kulturen deutlich. Die Signierstunden und Buchvorstellungen waren gut besucht, um manche Autoren wird sogar ein regelrechter Kult betrieben. Umso größer war natürlich der Publikumsandrang...

Zusammenfassend waren die Tage in Blois eine sehr interessante Erfahrung, besonders im Hinblick auf die Unterschiede zwischen den Nachbarn. Beispielhaft stehen die Rendez-vous de l'histoire für eine andere Kultur der Geschichtswissenschaft, die auch zum Nachdenken über die Rolle und Wahrnehmung der Historiographie in Deutschland einlädt. Auch wenn es diesbezüglich schon viele gute Ansätze gibt, wäre es doch sicherlich wünschenswert, den deutsch-französischen Austausch hier noch weiter zu vertiefen.



David Spieker, Yvonne Gacki, Jan Kellershohn, Simon Glöckner, Marco Kampa

lundi 3 décembre 2012

L’image des paysans dans les médias aujourd’hui



Débat proposé par le journal La Croix le 20 Octobre 2012 

Emmanuel Laurentin: Animateur de la Fabrique de l’Histoire, sur France Culture
Etienne Gangneron: Président de la commission agriculture biologique de la FNSEA
Bertrand Hervieu: Agronome français
Severin Husson: Journaliste du journal La Croix


Emmanuel Laurentin:
Grande différence entre l’image des paysans et la réalité.
Evolutions technologiques créent un fossé entre les petits et les grands.
Qui fabrique cette image ?
Les institutions, les groupes sociaux, les chercheurs...
Les médias du monde rural, l’action catholique, le parti communiste, ministère de l’agriculture, les agriculteurs eux-mêmes (R. Lacomte, J. Bové...)
Par exemple l’image produite par le gouvernement Vichy autour de la terre.
Il faut réfléchir à ces images.

Etienne Gangneron:
A partir de cette complexité d’images, les agriculteurs se retrouvent mal dans l’image des médias. Pourtant l’histoire est riche de l’agriculture française. Les médias n’ont pas la capacité de rentrer dans la diversité des exploitations, car il n’y en a pas une qui fonctionne de la même manière. La vache folle en 1996 a été un coup dur pour les agriculteurs.
L’image des agriculteurs en France est bonne, mais qu’en pensent-ils ? L’ensemble du retour média n’est pas le même, il porte un regard plus cruel pour permettre la vente des journaux.
Il y a une disparition progressive de l’élevage en France car il y a plus de contraintes que pour la culture, ce qui est terrible pour la biodiversité et les médias participent à dégouter les éleveurs de leur métier.

Bertrand Hervieu:
Le poids du passé est lourd, l’image renvoie à la modernisation, une image de l’agriculteur moderne qui s’est figée, c’est le projet politique de la Vème république.
Le XXIème est une réalité paradoxale, les paysans sont une minorité (2% de la population), c’est un groupe éclaté. Les exploitations familiales s'effondrent, donc les grands groupes rachètent.
Face à cette situation, les organisations professionnelles ont du mal à rendre compte de l’image, il est difficile de construire une image.

Etienne Gangneron:
Il faut trouver un deal, ils faut que les propriétaires fonciers louent aux agriculteurs. Il y a une disparition de la main d’oeuvre familiale, hors on a besoin de main d’oeuvre salariée, qui dit salarié dit code du travail, ce qui nous rapproche de la notion d’entreprise.

Severin Husson:
Les agriculteurs ont une bonne image, selon le dernier sondage montre que 74% des Français leur font confiance, mais les agriculteurs ont toujours le sentiment d’être mal aimés et incompris par le monde urbain. Ils trouvent que les médias sont cruels.Le décalage entre papier et réalité s’explique par:
-Hétérogénéité du monde agricole, avec des méthodes de travail différents, donc il n’y a pas de profil type.
-Il y a beaucoup d’informations d’ordre économique et peu d’éléments sur le mode de vie, donc c’est difficile à comprendre.
-C’est un sujet dur à aborder, car c’est très technique et éloigné des urbains. De plus il y a des sujets de polémiques (OGM, l’environnement...), donc les agriculteurs ne se retrouvent pas dans les articles.
-Les organisations syndicales sont bien organisées, donc le message porté ne montre pas la diversité chez les exploitants agricoles.

Emmanuel Laurentin:
Il y a une projection catastrophique à la télé, avec par exemple «L’amour est dans le pré», il y a une complexité à montrer le monde agricole, le nombre de suicidés reste encore un sujet tabou, on parle de France Telecom, mais pas des agriculteurs. C’est une crise muette, qui devrait être dite.

Bertrand Hervieu:
Il y a beaucoup de professions étiquetées qui passent à la télé et le monde agricole n’y échappe pas. Il n’y a pas beaucoup de professions qui aiment la façon dont elles sont représentées, comme les enseignants ou les prêtres, etc... Tout est partiellement typé et caricaturé. En France, il y a le plus fort taux de pessimisme en Europe,du à la peur que les enfants n’atteignent pas le même statut que les parents ont. On dénombrerait entre 350 et 400 suicides par an chez les paysans.


Anis Marine, Borbeau Cyril 

mardi 20 novembre 2012

Une interview avec l'historienne allemande Rita ALDENHOFF-HÜBINGER

... soutitrée en français


La conférence "Paysans, terre, colonisation : L'Allemagne à la conquête de l'Est (1871-1945)" traite d'un sujet allemand qui nous permet de confronter l'historiographie française et allemande. C'est ainsi que figure la seule historienne allemande à Blois, Rita ALDENHOFF-HÜBINGER, professeure à l'université européenne Viadrina de Francfort/Oder, auprès de Johann CHAPOUTOT, maître des conférences à l'université Pierre Mendès-France de Grenoble, et Thomas SERRIER, maître de conférences à l'université Paris-VIII invité à la Viadrina.

La conception des "marches orientales" de l'Empire wilhelminien est aussi bien dépeinte que celle de la quête "d'espace vital" du Troisième Reich. Des différentes formes de légitimation d'une acquise du terrain, de la colonisation et d'une politique de Germanisation et d'assimilation sont évoquées partant du slogan de l'anarchie polonaise opposée à la vertu stylisée allemande à l'idéologie ethnoraciste dans la réaction suite au traité de Versailles. L'Ostelbien était alors une région d'une population mi-polonaise, mi-allemande. Tandis que la culture polonaise (se fondant sur la langue ou des moments historiques tels que la bataille de Racławice) était supprimée sous Bismarck, les peuples slaves étaient regardés comme des sous-hommes sous les Nazis ; voire l'existence d'une nation polonaise était méconnue. L'aspect colonial concomitant des puissances européennes de l'époque (pour l'Allemagne plutôt continental qu'outre-mer) y jouera aussi un rôle considérable.

Rita ALDENHOFF-HÜBINGER qui travaille sur une édition des œuvres complètes de Max Weber se nous est aimablement mise à disposition pour une interview visant à examiner les expériences des deux approches pas tout à fait similaires des deux historiographies française et allemande à la loupe.





Ein Interview mit der deutschen Historikerin apl. Prof. Dr. Rita Aldenhoff-Hübinger

Die o.g. Konferenz (etwa: Bauern, Boden, Besiedlung: Deutschland und die Eroberung des Ostens (1871-1945)) liefert ein Thema deutscher Geschichte, das es uns ermöglicht, die französische und die deutsche Geschichtsschreibung gegenüberzustellen. Zugegen war die einzige in Blois vertretene deutsche Historikerin, apl. Prof. Dr. Rita Aldenhoff-Hübinger, Professorin an der Europa-Universität Viadrina in Frankfurt a.d. Oder, neben Dr. Johann Chapoutot, Dozent an der Universität Pierre Mendès-France in Grenoble, und Dr. Thomas Serrier, Dozent an der Universität Paris VIII, geladen an die Viadrina.

Sowohl das Konzept von der Ostsiedlung im wilhelminischen Reich als auch das von der Eroberung des Lebensraums im Osten im Dritten Reich werden vorgestellt. Die unterschiedlichen Formen der Legitimierung der Landnahme, der Besiedlung und der Germanisierungs- und Assimilierungspolitik werden erläutert ausgehend vom Slogan der polnischen Anarchie, welche der stilisierten deutschen Tugend gegenübergestellt wird, bis hin zur ethnorassistischen Ideologie der Reaktion infolge des Versailler Vertrags. Ostelbien war derzeit eine Region mit einer zur Hälfte polnischen, zur Hälfte deutschen Bevölkerung. Während die polnische Kultur (auf Grundlage der Sprache und historischer Ereignisse wie der Schlacht von Racławice) unter Bismarck unterdrückt worden ist, wurden die slawischen Völker unter den Nationalsozialisten als Untermenschen angesehen; sogar die Existenz einer polnischen Nation verneint. Der Kolonialismus, der die europäischen Großmächte der Zeit begleitet (in Deutschland vielmehr kontinental als überseeisch), spielt dort ebenfalls eine nennenswerte Rolle.


Frau apl. Prof. Dr. Rita Aldenhoff-Hübinger, die an der Max-Weber-Gesamtausgabe arbeitet, hat sich uns freundlicherweise zu diesem Interview zur Verfügung gestellt, in dem die Erfahrung zweier nicht ganz gleichmäßiger historiographischer Ansätze einmal unter die Lupe genommen werden soll.



Simon Glöckner, Yvonne Gacki, Jan Kellershohn, David Spieker, Marco Kampa

mercredi 14 novembre 2012

La réécriture de l’histoire par l’idéologie nazie



En 1940, la France est composite puisque l’Alsace-Moselle est revenu à l’Allemagne d’Hitler ; elle est occupé au nord et jusqu’à Biarritz. Au sud on a la France libre.  On essaie de recomposer les peuples d’Europe avec des notions de supériorité de la race par l’archéologie et la préhistoire. Donc, les nazis réécrivent l’histoire en partant chercher les origines de la race aryenne. En Alsace-Moselle, les nazis convinrent les habitants qu’ils sont allemands. Les historiens et les archéologues font des travaux qui poussent jusqu’au Périgord, où on a des présences germaniques.

     L’aryanisation passe dès 1933 par la création des sciences raciales en Allemagne. En France, il faut attendre le début des années 1990 où on a des savants et des amateurs au Collège de France par exemple mais ils devaient être professionnalisés. Mais personne ne collabore à l’aryanisation. On a des paysans fouilleurs qui ne travaillent pas pour les nazis. G. Kosina crée un concept sur le style des signes d’appartenance à un peuple. Donc cela passe par la création d’une science de combat pour reconquérir les territoires.
      Les archéologues s’intéressent à la science « raciale » aryenne. Mais c’est l’Etat qui s’en occupe (donc une archéologique vivante l’idée est de les diffuser dans la presse). 86% des archéologues sont membres de la NSDAP, fermé entre 1933 et 1937 pour développement des formations idéologiques. En vérité le NSDAP est un parti d’élite (10% de l’Allemagne). Toutes ces personnes sont formées de manière idéologique. On découvre des possibilités inimaginables de carrière dans ce domaine, on crée des postes dans les universités. Le budget des universités a été multiplié par 10 en Rhénanie. L’idée était de frapper les imaginations au peuple. Dès 1989, les allemands commencent à aborder la question. Les travaux nazis sont masqués par les archéologues dans les années 1980. La documentation archéologique du IIIème Reich est orienté sur des thèmes particuliers. Le problème c’est qu’on ne connait pas la source de ces documents.
      Il y a eu un long travail sur l’invention du passé. Par exemple, les princes celtes étaient des chefs de guerre avec une organisation du pouvoir et une formation militaire. Or c’était faux. Il n’y a pas de peuple renaissant. La civilisation se fait en 2 générations. Les expositions touchent aux origines antiques des peuples et il est lié à l’idée de l’Etat-nation. Ce qui est le cas entre la Grèce et l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine où sont effectués des tests ADN sur les origines de la Macédoine.

C’est un héritage des peuples sur les nations modernes, un outil de reconfiguration du peuplement, d’information géopolitique puisque les recherches se sont faites jusqu’au Tibet pour chercher l’origine de la « race » aryenne. Chez les nazis, l’archéologie est la science de la légitimation de la soit disant « race supérieure ».

A noter : conférence présenté par Laurent Olivier, conservateur au musée d’Archéologie nationale à Saint-Germain en Laye et qui présente son nouvel ouvrage intitulé Nos ancêtres les Germains. Les archéologues au service du nazisme aux éditions Tallandier.

Giuseppe Garibaldi



Conférence de Pierre Milza, qui a publié en 2012 une biographie de Garibaldi aux éditions Fayard.
Il est surnommé le « roi des 2 mondes » et ce personnage est un acteur incontournable dans l’unité italienne, avec son caractère de guerrier. Mais qui était Garibaldi ?
      
     Giuseppe Garibaldi est né à Nice en 1807. Son père Domenico était un marin et cabotait en Toscane et Catalogne. Sa mère Rosa était mère de famille. Il n’avait que 7 ans, lorsque le comté de Nice est revenu au Piémont en 1814. Il sera prêtre, il apprend le latin, l’italien et l’histoire par un précepteur nommé Arena, qui était un demi-solde de l’armée napoléonienne. A 15 ans, il s’embarque dans un bateau pour partir en haute mer. Il est devenu marin et bourlingue en Méditerranée et en Mer Noire. Familiarisé aux idées « nationales », Garibaldi rencontre en mars 1833 à Marseille le fondateur du mouvement Jeune Italie en 1830, Mazzini, qui organise des complots tous les 3-4 ans. Celui-ci prépare une insurrection en Savoie depuis Genève. En 1834, Garibaldi part faire son service militaire à Gênes. Mais il apprend la même année qu’il est condamné à mort par contumace alors qu’il n’a pas organisé de complot, même en ayant été arrêté par les piémontais. Il s’exile en Amérique du sud, c’est à partir de là que commence son épopée en raison de l’émigration pour ainsi préparer une révolution. Il redevient marin mais cette fois dans le Rio Grande del Sul et s’engage dans le même temps aux cotés des républicains brésiliens entre 1837 et 1841 où il remporte des tas de victoires. Il s’installe à Rio de Janeiro où il établit une base militaire pour recruter des hommes. Garibaldi est un républicain. Il rencontre Anita, sa première femme et en 1840, il a un fils nommé Mennoti. En 1841, Garibaldi part en Uruguay avec un engagement républicain où il remporte des victoires. A Montevideo en 1843, Garibaldi distribue à ses hommes des tas de chemises rouges, destinées aux ouvriers de l’abattoir de Buenos Aires. Après sa victoire à San Antonio del Salto en février 1846, Garibaldi devient général en chef de l’armée uruguayenne. Son expérience de combattant étant acquis, il revient à Nice en juin 1848.
      Républicain, il doit maintenant chercher un modèle républicain en Europe. Son modèle c’est l’insurrection de gauche, venu de Mazzini. Garibaldi se rend à Rome pour défendre la République romaine face aux austro-hongrois en novembre 1848, 4 mois après la fuite du pape ; et pour la défense de Venise. Or, il n’y qu’un seul modèle républicain en Europe : c’est la France de Louis-Napoléon Bonaparte. Il part aux Etats-Unis en 1850 avec une notoriété inimaginable. Les Américains lui proposent de commander l’armée du Nord des Etats-Unis, qu’il refuse car il était pour l’esclavage. Il s’achète la moitié de l’île de Caprera en 1855. Cavour le laisse rentrer dans sa ville natale (toujours sous domination piémontaise) en 1854. Mais très vite, il va s’allier avec Cavour et le roi du Piémont, Victor Emmanuel II afin de libérer et unifier l’ « Italie ». Mazzini le considère comme un traitre. Pour Garibaldi, la monarchie parlementaire est le seul moyen de faire parvenir à l’idée d’une Italie unifiée. Après la conquête de la Sardaigne en 1860 (que l’on appelle l’Expédition des Mille), l’année même où Nice, sa ville natale est devenue française par le biai du traité de Turin, Garibaldi rencontre Victor-Emmanuel II en tant que « roi d’Italie ». Il va même devenir dictateur sur le modèle de Saint-Synatus (modèle de l’Empire Romain). Il s’en va au bout d’un an et abandonne le pouvoir. Après plusieurs batailles remportées dans la décennie 1860, l’unité italienne s’achève par la proclamation de Rome comme la capitale de l’Italie en 1871, après être occupée un an avant. Garibaldi est, pour les Italiens, le héros mythique de l’unité italienne et incarne la veine populaire et démocratique du Risorgimento.
      Son génie militaire et politique sera mis au service de la Commune de Paris, où il est reçu triomphalement. Il part à Dijon pour se battre contre les Prussiens lors des guerres franco-prussiennes, qui a vu une victoire prussienne en 1871, achevant ainsi l’unité allemande. Il va également à Tours pour rencontrer Gambetta et son gouvernement provisoire. Sauf que Gambetta voit Garibaldi comme un dictateur. Or sa popularité est un modèle pour l’histoire du XIXème siècle. En 1871, il est élu député dans 4 départements, mais tout le Parlement de Bordeaux le conspue. Il démissionne et sera suivi par un certain… Victor Hugo. Mais en 1876, Garibaldi va finalement accepter un « don national » en 1876 à cause de ses difficultés financières et de l’échec professionnel de ses 2 fils.

Garibaldi est la grande personnalité de l’unité italienne sans être pour autant un habile politique, ni un grand stratège. Or c’est une personne guerrière, qui se voit à travers le monde. Son nom est associé à l’œuvre de l’unité italienne (aux cotés de Victor-Emmanuel II et de Cavour) et en même temps à une action internationale en faveur de la liberté des peuples. Son mythe sera inspiré par Benito Mussolini dans les années 1920. Après un voyage triomphal en Sicile et à Naples, le 2/03/1882 meurt un des plus grands personnages de l’histoire de l’Italie : son nom Giuseppe Garibaldi.

7/10/1571 : Lépante, la signification d’une bataille



Lépante est située en Grèce actuelle (sous domination ottomane à l’époque) et cette bataille navale est la plus sanglante de la Méditerranée qui oppose les catholiques (Monarchie Catholique, République de Venise, papauté) et l’Empire Ottoman en pleine expansion sur l’Europe après avoir réussi à occuper l’île de Chypre quelques mois avant la bataille de Lépante. Donc, en quoi cette bataille est un tournant dans l’histoire de la Méditerranée ?

         Parlons d’abord des forces en présence. Nous avons 3 puissances qui s’affrontent. D’abord l’Empire Ottoman : c’est un empire en pleine expansion. Pour les Occidentaux, les ottomans sont des paysans arriérés. Or, c’est une puissance à la fois aristocratique et multinationale (c'est-à-dire qu’au sein de l’Empire Ottoman, il y a des chrétiens orthodoxes (serbes, bulgares, grecs, etc.) et d’autres musulmans (arabes)). Mais c’est avant tout un pays où l’islam est la religion majoritaire. Il est dirigé par Selim II, fils de Soliman le Magnifique qui est plus pacifique et en même temps plus dérangé que son père. Il a réussi à conquérir l’île de Chypre avant même la bataille de Lépante. Le 2ème acteur c’est la République de Venise. C’est une puissance avant tout catholique mais tolérante vis-à-vis d’autres religions, dont l’orthodoxie. D’où sa devise « vénitien d’abord, chrétien après ». C’est un empire maritime puisqu’elle se compose de la Vénétie, des côtes adriatiques et de l’île de Chypre. Elle possède une ambassade à Constantinople (Istanbul), fait du commerce et investit dans la Sublime Porte. Et enfin la Monarchie Catholique (« Espagne »). Dirigée par Philippe II, la Monarchie Catholique est l’ennemi jurée de l’islam. Elle est composée de l’Espagne actuelle, d’une bonne partie de la péninsule italienne (Sicile, Sardaigne, le royaume de Naples), de la partie sud des Pays-Bas et de ses colonies en Amérique. Donc c’est la première puissance mondiale à l’époque. Donc on a là 3 intérêts différents des uns et des autres.
          Le pape Pie V, un ancien inquisiteur, veut briser à tout prix la puissance ottomane. Pour lui, Venise est en train de céder Chypre. Il décide d’intervenir à Venise et de rencontrer le doge vénitien pour un objectif clair : faire face à l’expansion de l’islam en Europe et de faire coalition avec la Monarchie Catholique. Même en étant ennemi l’un et l’autre, la Monarchie Catholique et la République de Venise acceptent de signer une alliance pour faire face à l’expansion ottomane. Il faut maintenant préparer la guerre avec des ressources financières et humaines : 120000 hommes sont allés batailler à Lépante. Mais il faut également des efforts d’informations. Avant Lépante, Chypre est passée sous le contrôle de l’Empire Ottoman. La république de Venise a dû attendre 2 mois avant de connaître cette information car Chypre est une base très important d’un point de vue militaire et commerciale. Philippe II a beaucoup d’espions à Constantinople. Les ambassadeurs comme Varbaro écrivent la vue et la situation dans l’Empire ottoman de Selim. Désormais on connait les préparatifs à Chypre. Le vizir décide d’enfermer Varbaro. Les galères deviennent plus grandes et il y a plus d’hommes. Don Juan d’Autriche fait accepter des soldats de Philippe II aux galères vénitiennes. Venierro prend ces soldats et les faits exécuter sans juridiction. Les pachas ottomans ont leurs propres intérêts. La guerre de coalition catholique contre l’islam, incarné par l’Empire ottoman, voit une victoire des catholiques. Pourtant, du côté des catholiques, les galères ne résistent pas à la catastrophe. Le 9/10/1571, les galères comptent beaucoup de blessés. Mais pour les Ottomans, ce n’est qu’un banal incident. Selim II reconstitue la flotte ottomane. En conséquence, Venise envoie un ambassadeur à Constantinople pour signer la paix avec les Ottomans. Philippe II craint Venise qui perd une bataille diplomatique (Chypre est maintenue au sein de l’Empire Ottoman). La Monarchie catholique perd des bases en Afrique et l’Empire Ottoman continue sa conquête jusqu’en Crète.

La bataille de Lépante est un tournant majeur dans l’histoire de la Méditerranée. Venierro rapporte la nouvelle de la victoire de la coalition catholique contre l’Empire Ottoman en 19 jours. C’est le triomphe de la « propagande » militaire de la coalition catholique. Pie V ajoute l’imprimé du plan de la bataille 5 jours après. Mais c’est une défaite diplomatique puisque Venise a perdu l’île de Chypre par le biai d’un traité signé avec les Ottomans. Les catholiques se battent non seulement contre l’islam mais aussi contre le protestantisme.
A noter : cette conférence est présentée par l’historien italien Alessandro Barbero à travers son ouvrage intitulé Lépante : la bataille des trois empires.